Le droit de préemption urbain simple ou renforcé :

un levier stratégique pour les collectivités locales


Le droit de préemption urbain simple ou renforcé (DPU) est un outil juridique de premier plan dans l’arsenal des collectivités locales, leur offrant la possibilité de réguler et maîtriser l’aménagement de leur territoire en acquérant en priorité des biens immobiliers mis en vente dans des zones déterminées. Ce droit, qui limite la liberté de cession des propriétés privées, permet aux collectivités de mettre en œuvre des projets d’intérêt public tout en influençant la dynamique immobilière locale. Grâce à ce mécanisme, les communes peuvent mieux organiser leur développement urbain et répondre à des objectifs tels que la création de logements sociaux, la revitalisation de quartiers dégradés ou la réalisation d’infrastructures publiques. Le recours à un professionnel du droit, comme Maître Bergue, avocat en droit de l’urbanisme sur Biarritz, est souvent indispensable. 


Les fondements du droit de préemption urbain : une double déclinaison pour une meilleure maîtrise du territoire

Le droit de préemption urbain simple ou renforcé trouve son origine dans la loi du 18 juillet 1985. Il s’articule autour de deux formes principales : le DPU simple et le DPU renforcé. Le DPU simple s’applique principalement dans les zones urbaines (U) et les zones à urbaniser (AU) définies par le Plan Local d'Urbanisme (PLU). Il concerne les aliénations de biens immobiliers à titre onéreux, qu’il s’agisse de ventes de gré à gré, d’adjudications publiques ou encore de cessions de parts de sociétés civiles immobilières (SCI). Les propriétés, qu’elles soient bâties ou non bâties, peuvent faire l’objet de ce droit, à condition qu’elles soient situées dans des zones préalablement définies par la collectivité.

Le DPU renforcé, quant à lui, élargit le champ d’application du dispositif. Instauré par délibération motivée du conseil municipal, il permet aux communes de préempter des biens immobiliers qui ne seraient pas concernés par le DPU simple, tels que des lots de copropriété, des immeubles récents ou encore des locaux d’habitation loués. Ce DPU renforcé est souvent utilisé dans les centres-villes anciens ou dans les quartiers en difficulté, où l’intervention publique est nécessaire pour lutter contre la dégradation des logements ou pour favoriser la mixité sociale. Le droit de préemption urbain simple ou renforcé est donc une réponse aux enjeux contemporains d’urbanisme, permettant une régulation fine des dynamiques foncières​.


A savoir sur les droits de préemption

  • La mise en œuvre du droit de préemption urbain simple ou renforcé repose sur une procédure rigoureuse, débutant par la déclaration d’intention d’aliéner (DIA). Quand un propriétaire a l’intention de vendre un bien situé dans une zone de préemption, il est obligé de déposer cette déclaration auprès de la mairie. Cette démarche est obligatoire et doit inclure des informations précises sur le bien en question (localisation, description, prix proposé, conditions de vente). La collectivité dispose alors d’un délai de deux mois pour se prononcer sur son intention de préempter ou non.

    Trois possibilités s’offrent à la commune :

    1. Renoncer à la préemption, permettant ainsi au propriétaire de finaliser la vente avec l’acquéreur initial.

    2. Accepter le prix proposé et procéder à l’achat du bien aux conditions fixées par le vendeur.

    3. Proposer un prix inférieur à celui indiqué dans la déclaration. Dans ce cas, le propriétaire a la possibilité de refuser cette offre, d’abandonner la vente ou d’engager un contentieux pour faire valoir ses droits. Si le désaccord persiste, la commune peut saisir le juge de l’expropriation, qui sera chargé de fixer le juste prix du bien.

    Dans tous les cas, la décision de préemption doit être dûment motivée, en lien avec des objectifs d’intérêt public, tels que l’aménagement du territoire, la création de logements sociaux, ou la préservation de l’environnement. Si le bien préempté n’est pas utilisé dans les conditions prévues par la loi, la préemption peut être contestée, et la commune peut être amenée à rendre des comptes​.

  • Le droit de préemption urbain simple ou renforcé constitue un atout majeur pour les collectivités dans la maîtrise foncière. Il permet notamment de freiner la spéculation immobilière en intervenant de manière ciblée sur le marché immobilier local. Grâce au DPU, les communes peuvent acquérir des terrains ou des immeubles stratégiques afin de mettre en œuvre des projets d’aménagement public, tels que la construction de logements, d’équipements publics ou encore de parcs et jardins. En agissant directement sur le foncier, les collectivités peuvent également contribuer à la régulation des prix et à la préservation de l’environnement urbain.

    Cependant, cet outil n’est pas exempt de critiques. Le DPU est souvent perçu comme une atteinte à la liberté de cession des biens immobiliers et au droit de propriété. Les procédures peuvent être longues et complexes, et les délais imposés par la loi sont parfois contraignants pour les propriétaires. De plus, le financement des acquisitions peut poser des difficultés, notamment pour les petites communes qui n’ont pas toujours les moyens de racheter les biens qu’elles souhaitent préempter. Enfin, le risque de contentieux est élevé, surtout lorsque la motivation de la préemption est jugée insuffisante ou non conforme aux projets d’aménagement annoncés.

    Le contentieux lié au DPU peut porter sur plusieurs aspects :

    • La légalité de la délibération instituant le droit de préemption dans une zone.

    • La validité de la décision de préemption elle-même, notamment si les motifs d’intérêt général ne sont pas clairement établis.

    • Le prix proposé par la collectivité, qui peut faire l’objet d’un désaccord avec le propriétaire. Dans ce cas, c’est le juge de l’expropriation qui tranche.

    • Le respect des délais de procédure, car toute violation des règles peut entraîner l’annulation de la préemption.

    Malgré ces critiques, le droit de préemption urbain simple ou renforcé reste un outil stratégique pour les collectivités locales. Lorsqu’il est bien utilisé, il permet de répondre aux enjeux de l’aménagement urbain, tout en respectant l’équilibre entre les intérêts publics et privés.

  • Le droit de préemption urbain simple ou renforcé est sans conteste un levier puissant pour les collectivités locales, leur permettant de maîtriser leur développement et de réguler les prix du foncier dans les zones à enjeux. Toutefois, son usage doit être encadré avec rigueur pour éviter les dérives et les contestations. Le recours à des professionnels du droit, comme Maître Bergue, avocat en droit de l’urbanisme sur Biarritz, est souvent indispensable pour sécuriser les transactions et garantir que les projets d’aménagement public respectent les cadres légaux.


    Que ce soit pour les communes désireuses d’exercer leur droit de préemption ou pour les propriétaires confrontés à une décision de préemption, une connaissance approfondie des subtilités juridiques du DPU est essentielle pour anticiper les difficultés et éviter les écueils​. N’hésitez pas à faire appel aux conseils avisés de Maître Bergue, avocat en droit de l’urbanisme sur Pau et dans le Béarn.